Multidimensionnelle par nature, la notion de risque appartient à plusieurs univers allant du monde sécuritaire au monde de l’entreprise. Depuis environ deux décennies, elle acquière une nouvelle acuité avec l’apparition de nouvelles menaces (cyber, terrorisme, etc.) et devient une composante clé de la stratégie des organisations (publiques et privées) exposées à ces menaces. Traditionnellement perçue comme un outil préventif, la gestion des risques peut rapidement se muer en gestion des crises en l’absence de moyens suffisants investis dans la prévention des menaces.
La pandémie de la Covid-19 marque une nouvelle étape pour le management des risques. En matérialisant le « pire scenario » par la quasi-paralysie de tous les systèmes productifs, la crise de la Covid-19 a révélé le niveau d’impréparation des organisations aux scenarii extrêmes de la gestion des risques. S’il est tôt pour tirer toutes les leçons de la gestion de cette crise inédite, elle a néanmoins inscrit dans la typologie des risques le risque pandémique (maladies émergentes) comme désormais hautement probable. Ce faisant, cette crise confère une nouvelle résonnance au management des risques en le situant désormais à l’interface de plusieurs champs d’action (stratégique et politique, économique, sanitaire et social, technologique, organisationnel et gestion des RH, etc.) pour le décideur.
A l’aube de cette donne nouvelle, il devient par conséquent urgent pour le décideur de s’interroger à nouveau sur les leviers appropriés pour diriger et décider dans un environnement rendu de plus en plus incertain.